AP-HP : le calendrier du retour à l'équilibre financier maintenu

En juin 2013, l’ancienne directrice générale de l’AP-HP, Mireille Faugère, avait annoncé un retour à l’équilibre financier du budget tous comptes confondus en 2015 (au lieu de 2013) et de celui du compte de résultat principal (CRP) en 2016. En 2013, le déficit se montait à près de 70 millions d’euros, rappelle l’agence.

Nommé à la tête de l’AP-HP en novembre 2013, Martin Hirsch a annoncé qu’il maintenait cet objectif tout en reconnaissant qu’il était « difficile » en raison de « la charge des grandes opérations qui ont été financées par emprunt ».

L’AP-HP prépare en effet d’autres grandes opérations, comme le “nouveau Lariboisière”, l'”Hôpital Nord”, la “renaissance de l’Hôtel-Dieu”, “Sainte-Périne” et un nouveau “centre” pour la chirurgie, la réanimation et l’imagerie interventionnelle à Henri-Mondor, a-t-il souligné.

Martin Hirsch a également précisé qu’en 2013, les « réalisations d’activité seront à peine supérieures à celles de 2012 et bien en deçà des prévisions d’une croissance de l’activité de 2% ».

« L’équilibre financier est une contrainte très forte, mais c’est aussi une motivation pour rendre notre activité plus dynamique », a insisté le directeur général. Martin Hirsch a cependant assuré que « l’équilibre financier de l’AP-HP ne signifiait pas l’équilibre de chacun des groupes hospitaliers ».

Dix leviers

Lors de son discours, volontairement très détaillé, Martin Hirsch a précisé les « dix leviers » qu’il a identifiés pour permettre à l’AP-HP « d’avancer » et de revenir à l’équilibre.

« Le premier, c’est de construire rapidement une véritable force de frappe en matière médico-économique et en économie de l’innovation », « d’abord sur le plan de la recherche », a-t-il annoncé.

Un autre des leviers concerne le système d’information. « Les questions posées par la généralisation d’Orbis et par une bonne gouvernance des systèmes d’information seront traitées dans le trimestre qui vient, dans des conditions qui nous donneront les moyens de faire de choix éclairés et incontestables », a-t-il assuré.

Martin Hirsch a également souhaité une « politique forte de l’accompagnement de l’encadrement », lequel est identifié « comme un point de vulnérabilité ». « Le malaise des cadres est une réalité » , a-t-il confirmé.

Il a également appelé au développement des protocoles de coopération entre professionnels de santé. « Je souhaite que nous mettions la plus grande énergie vis-à-vis de la Haute autorité de santé (HAS), du ministère comme en interne à l’AP-HP pour pouvoir avancer dans cette direction […] », a-t-il déclaré.

Parmi les autres leviers, il compte utiliser « la formation, l’apprentissage et la promotion professionnelle ».

Il souhaite aussi s’appuyer sur la modernisation des équipements, notamment du petit équipement.

Il a appelé à la poursuite de la restructuration des plateaux de biologie et à la publication d’indicateurs sur l’utilisation des blocs opératoires, des installations radiologiques et des plateaux techniques.

Le codage et la facturation constituent un autre domaine sur lequel des efforts doivent être produits. « Chaque codage mal fait, négligé ou oublié, c’est des moyens en moins pour pouvoir disposer de temps de soignants », a-t-il insisté. De même, il a jugé anormal que les patients ne soient pas « encouragés à payer ». Le coût, en termes de trésorerie, « se compte en dizaines de millions » d’euros, a-t-il souligné.

Le nouveau directeur général a évoqué l’ouverture, avant la fin de l’année, d’un site internet « digne de l’AP-HP, bien référencé, moderne, tourné vers les besoins des patients et identifiant l’offre de l’AP-HP ».

D’après l’APM et l’AP-HP