Délégation de la validation biologique à l’hôpital, le SNMB fait savoir son opposition mais nuance ses propos pour la permanence des soins

Différends entre syndicats

Biologiste infos

Le Syndicat national des médecins biologistes (SNMB) insiste sur le fait qu’il s’associe pleinement au communiqué de presse commun publié fin février par le Syndicat des biologistes, le Syndicat des laboratoires de biologie clinique et le syndicat des jeunes biologistes médicaux au sujet de la validation biologique(cf. article de Biologiste infos)

Par Steven DIAI, publié le 18 mars 2014

Délégation de la validation biologique à l’hôpital, le SNMB fait savoir son opposition mais nuance ses propos pour la permanence des soins

Selon le SNMB, « le biologiste médical est le seul compétent pour valider un dossier biologique. » Il déplore donc l’initiative prise par le Syndicat national des biologistes des hôpitaux (SNBH) visant à autoriser la délivrance des résultats d’examens biologiques sans la validation du biologiste médical. « Les raisons invoquées ne prennent aucun compte de l’intérêt du patient et de la santé publique mais uniquement des contraintes liées à l’accréditation », indique le SNMB dans un communiqué. « Les biologistes hospitaliers n’ont pas pris la mesure de ce que la loi portant réforme de la biologie médicale allait provoquer dans les hôpitaux ni des problèmes financiers qu’allait poser l’accréditation », explique le Dr Claude Cohen, président du SNMB, dans un entretien téléphonique à Biologiste infos. « Le SNBH a promu l’accréditation tout au long des discussions ayant conduit à la réforme de la biologie médicale, il ne peut décemment pas refuser aujourd’hui l’application de ses règles. »

Permanence des soins et validation

« Accepter que les techniciens réalisent la validation biologique reviendrait à nier totalement le rôle du biologiste médical », insiste le Dr Cohen. Et de détailler ses pensées : « Pendant la journée, il doit y avoir au minimum un biologiste médical responsable sur le terrain, donc il n’y a pas de notion d’urgence si le biologiste est présent. Lors de la permanence des soins, nous pouvons éventuellement accepter que certains résultats urgents soient rendus sans l’aval du biologiste, mais cela doit se faire dans un système contraint et dans un contexte bien déterminé, et en aucun cas 24 h/24 et sept jours sur sept », nuance le biologiste, soulignant qu’en toute hypothèse, le biologiste demeure toujours responsable de la libération des résultats. « S’il doit y avoir une liste spécifique d’examens dits urgents, cette liste ne doit pas devenir une liste à la Prévert, ni une liste figée, mais une liste toujours adaptée au contexte clinique », prévient le Dr Cohen. Reste la question cruciale évoquée par le président du SNMB : « Comment déterminer et cloisonner la liste des examens dits urgents ? Une question délicate qui risque de cristalliser des mésententes. »

« En fait, notre problème de fond est celui de la santé publique et du financement. Il nous faut trouver un biais pour que la santé publique ne pâtisse pas des problèmes de financement. Mais en blindant le système, pour éviter tout dérapage », insiste le président du SNMB. « Ceux qui ont participé à la réforme doivent se réunir autour d’une table et aborder ce point ensemble pour trouver une solution qui satisfasse tout le monde. Mais nous devons être fermes sur le rôle et la présence du biologiste, sans quoi notre métier disparaîtra », prévient le Dr Cohen.

Emilie CLER